Au fond des ténèbres, l'étincelle

Un spectacle qui explore comment, face à l’oppression, l’art devient un acte de résistance et une lueur d’espoir, rappelant l’importance vitale de la culture dans notre existence.

Un comédien s’avance et nous explique humblement (!) que le but du spectacle sera de répondre à la question fondamentale : l’art et la culture sont-ils essentiels à notre existence ?

Une comédienne s’approche à son tour et commence à nous raconter l’histoire des artistes étrangers venus trouver refuge en France avant la Seconde Guerre mondiale, à cause des nazis qui les considéraient comme des « dégénérés » ; ces artistes allemands, autrichiens… qui se sont ensuite retrouvés abandonnés à eux-mêmes dans la France occupée, quand ce n’était pas directement enfermés par le régime de Vichy.

Voilà le début d’un aller-retour entre deux époques, entre notre société actuelle où la culture ne cesse d’être à la peine, et la société que s’étaient créée ceux qui n’avaient plus que l’art pour résister. Que ce soit au camp d’internement des Milles près d’Aix-en-Provence, à Marseille à la Villa Air-Bel auprès de Varian Fry ou chez la comtesse Lily Pastré, les destins croisés de tous ces artistes en temps de guerre n’ont-ils pas quelque chose à nous apprendre ?

C’est à cette interrogation que quatre comédiens, accompagnés d’un musicien, vont nous confronter.

En nous faisant partager la vie dans « Die Katakombe », ce joyeux cabaret clandestin au cœur du Camp des Milles, et plus largement la quête de liberté des artistes exilés à Marseille, véritable « capitale européenne de la culture » en 1940, ils nous révèlent à quel point l’écriture, la peinture, la musique, le théâtre… peuvent être juste ce qui reste, mais tant de choses, pour se raccrocher à l’humanité.

Partant de ce message universel, les comédiens se lancent dans des intermèdes au récit historique pour dénoncer l’art empêché ou bien vanter ses vertus trop sous-estimées. Avec une bonne dose d’humour (noir) et de second degré, ils nous invitent ainsi à une séance d’art-thérapie, à une épreuve de « catharsis » ou encore à la recherche du geste artistique originel… à la Préhistoire !

Telle une quête, ils essaient de dénicher tout ce qui fait rimer l’art avec la vie.

Plus qu’un hymne à l’art et à la culture, une ode à la joie de vivre.

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Sur scène, la scénographie minimaliste mais évocatrice transforme l’espace en lieux symboliques tels que le Camp des Milles ou la Villa Air-Bel. Les comédiens évoluent dans un enchevêtrement de fils, symbolisant les destins entremêlés de ces artistes exilés et les entraves auxquelles ils ont dû faire face.

Avec un savant mélange d’humour, de réflexion historique et de références contemporaines, le spectacle devient un plaidoyer à la puissance de l’art en temps de crise, rappelant combien il est vital de préserver et de valoriser notre héritage culturel, même dans les moments les plus sombres.

Visuellement, le spectacle offre une expérience immersive, où chaque élément scénique contribue à faire résonner l’histoire avec le présent, pour créer une véritable « étincelle » de réflexion et d’émotion chez le spectateur.

Avec le soutien de la Région Sud, l’Archipel des Utopies, le service culturel des Pennes-Mirabeau, l’association Oppède Cultures en lien avec la Scène nationale de la Garance, la mairie d’Oppède (84580), le centre socio-culturel Jean-Paul Coste à Aix-en-Provence.

Nous remercions pour leur aide documentaire le Site-Mémorial du Camp des Milles, l’association Varian Fry France et l’association Villa Air-Bel.

Photos ci-dessous issues de la première à l’Idéethèque aux Pennes-Mirabeau le 9 novembre 2024 (un grand merci à Florent Esteban !) et de notre résidence de septembre 2024 à la Capelane (Joran Tabeaud). D’autres photos ici : https://www.padamnezi.fr/premiere-etincelle.